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🔥 Celle que personne ne voit, l'Inclassable

Il y a des êtres qu’on ne repère pas tout de suite.Pas parce qu’ils sont insignifiants.

Mais parce qu’ils savent trop bien s’effacer.

Elle, par exemple.


Depuis toujours, elle était ailleurs. Même ici.

Présente, oui. Mais jamais traduite.

Jamais vraiment entendue dans la langue commune.


Les enfants disaient : « elle est bizarre ».

Les adultes : « trop sérieuse ».

Et les autres…

Trop pressés pour remarquer la vitesse à laquelle elle traversait l’intérieur du monde.

Elle ne fuyait pas.

Elle se protégeait.


Elle a appris à lire l’invisible.

À comprendre ce qui n’était même pas dit.

Elle percevait trop vite, trop fort, trop loin.

Et ce “trop” — ce feu brillant au centre d’elle — est devenu un poids à dissimuler,

un volcan à contenir.


Alors elle s’est tue.


Elle aurait pu être actrice.

Elle l’a été.

Pas sur les planches.

Mais dans les couloirs, les dîners, les amitiés tièdes.

Elle a porté le masque de la normalité.

Elle a espéré qu’un jour, quelqu’un verrait au-delà du décor.

Qu’un regard, un seul, traverserait le vernis.


Un jour, elle a cru que c’était le cas.

Un lieu, un groupe, une sensation d’appartenance.

On ne lui demandait pas de ralentir.

On n’éteignait pas sa lumière.

Elle y a cru.

Jusqu’à ce soir-là.

Celui où les regards se sont figés.

Où l’attention est devenue projecteur.

Où l’accueil est devenu soupçon.

Et ceux qui l’avaient invitée… l’ont désignée.


Alors, elle a douté.

De nouveau.

Elle s’est dit que le problème, c’était elle.

Qu’il fallait changer, s’adapter, lisser ses contours.

Elle a même été voir « des gens ».

Ceux qui « aident à aller mieux ».

Mais on lui a dit qu’elle pensait trop.

Qu’il fallait se distraire, faire du sport, respirer.


Mais comment détourner son attention,

quand l’attention est sa nature même ?

Comment fuir ce qu’on est ?

Comment s’éteindre sans disparaître ?


Et là… Quelque chose a changé.

Elle a compris.

Le problème, c’était le regard des autres sur sa nature.

Pas sa nature elle-même.

Elle n’avait pas besoin d’un traitement.

Elle avait besoin d’un plan.

D’un cadre.

D’une carte intérieure.


Pas pour la calmer.

Mais pour orienter cette intensité.

Pour que cette perception rare

devienne chemin.

Pas fardeau.


🔓 Certaines cherchent à s’adapter.

Les Inclassables, elles, cherchent à comprendre.

Pour se retrouver.

Et, enfin… vivre.


🌒 Si ce texte te parle, c’est que tu n’es pas seule.

Tu n’étais pas perdue.

Tu étais mal cartographiée par les autres. Tu n'avais pas reçu les clés de ce monde.

Et ici… on trace les nouvelles cartes et on te donne les clés manquantes.


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