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L’altérité, ce mot qu’on ne comprend plus

L'altérité aujourd’hui : ce qu’on ne veut plus voir

On vit une époque de crispation. De murs, de replis, de suspicions. Et surtout : d’incapacité à faire place à ce qui ne nous ressemble pas.

Entre montée de l’extrême droite, militantismes identitaires opposés, communautarismes et clashs sémantiques, ce qui explose en surface… c’est un refus radical de l’altérité.


Ce que l’altérité signifie vraiment

L’altérité, c’est la reconnaissance de l’autre comme autre. Pas une extension de soi. Pas une version corrigée. Pas un objet à convaincre.

C’est le droit qu’a l’autre d’exister pleinement, même si sa présence dérange, bouscule, ou déroute.

Comme le rappelle la philosophie (Levinas, Ricoeur), accueillir l’autre, ce n’est pas le comprendre. C’est accepter qu’il existe, même si on ne comprend pas.


Astier et l'altérité : un miroir cosmique

Dans Chasseurs de Mondes, Alexandre Astier va plus loin que la simple différence entre humains :

« Les fonds marins suffisent. Une raie manta, une écrevisse, c’est déjà une altérité totale. »

Ce n’est donc pas une question d’origine ou de frontière. C’est une incapacité humaine à coexister avec ce qui n’est pas nous.

Il poursuit :

« Ce qu’on appelle intelligence, c’est ce qui nous ressemble. »

Là est le piège :Nous appelons "intelligent", "humain", "acceptable"… ce qui nous reflète.

Tout ce qui s’écarte ? Rejeté. Méprisé. Rabaissé.


Le wokisme et la guerre du langage

Aujourd’hui, le langage est devenu un champ de bataille. Chaque mot est pesé, piégé, repolitisé. L’altérité du langage — les manières différentes de nommer, de désigner, d'exister — est devenue insupportable pour une partie de la société.

On veut un français uniforme. Un comportement "correct". Une façon de penser unique.

« On massacre des espèces avec 99% de notre ADN. On n’a déjà pas de contact ici. » — A. Astier

Et comment dialoguer avec l’altérité du langage quand on ne sait déjà pas écouter l’autre… dans la rue ?


Ce qu’on oublie : l’altérité est déjà ici

Ce n’est pas une question de planète lointaine,de genre, de religion, de communauté ou de nation. L’altérité est là. Tout le temps. Dans ton couple. Dans ton voisinage. Dans le regard que tu ne croises pas.

Et comme le dit Astier :

« Recevoir l'altérité, ça s'apprend. »

Mais ça commence par un aveu : Je ne comprends pas. Et c’est OK. Je ne suis pas à la place de l’autre. Et je n’ai pas à l’être pour l’accueillir.


l’altérité, ce mot oublié qu’il faut incarner

On n’a pas besoin de débats interminables. Ni de lois plus strictes. Ni de polices du langage ou d’identités sous vitrine.

On a besoin d’un mot. D’un geste. D’une posture :

👉 Reconnaître l’autre, sans le réduire à soi.

C’est ça, l’altérité. Et aujourd’hui, ce n’est pas un concept… C’est un acte de résistance.



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